Blog " A ma Chère Amie "
Carnets de poche
À ma chère amie,
Il y a des gestes qui reviennent comme une ritournelle. Ces derniers jours, mes doigts ont retrouvé le chemin des papiers anciens, des tissus oubliés et des encres végétales. Je reprends la création de mes carnets de poche.
Mais tu le sais, rien n’est jamais tout à fait pareil. J’essaie un nouveau format, plus petit, pour offrir des pièces plus abordables. Une sorte de compromis entre l’unique et l’accessible. Mais, même en mini, ces carnets demandent un temps fou. Ils réclament de moi ce que tout objet sensible exige : présence, lenteur, attention.
Il faut choisir les bons papiers, ceux qui accueilleront l’écriture sans l’absorber ni la rejeter. Gérer les stocks, préparer les bains de plantes pour les teintures, laisser sécher au vent ou à la chaleur douce. Trouver l’inspiration pour une nouvelle collection, imaginer l’âme de sept carnets qui naîtront ensemble.
Puis vient le moment du découpage, de l’assemblage, des effets de textures, des tampons de linogravure. Il faut coudre les feuillets, chercher le tissu parfait pour le dos, coller, presser, attendre que ça prenne. Et ensuite, glisser un ruban, une fleur séchée, une pochette, une photo parfois, une respiration qui fait qu’un carnet devient un compagnon. Je travaille la patine, cette dernière touche qui vient fixer l’histoire. Et puis, je les dépose à la lumière de la pleine lune, pour les nettoyer de toute attente, pour qu’ils s’élèvent dans une énergie paisible.
Et me voilà, face à cette question si difficile : à quel prix vend-on une création ? Pas seulement son temps, ses matières. Mais son souffle ? Ses tâtonnements ? Son invisible ?
Je doute. Est-ce que je dois penser au prix ? Ou laisser simplement les carnets aller vers celles et ceux qui comprendront ce qu’ils portent ?
Je t’embrasse fort,
et retourne à mon atelier avec du thé chaud et quelques bouts de rubans
Madame Pavlova
Bon week end
À ma chère amie,
La semaine s’achève, et dans le silence du vendredi soir, j’ai pensé à toi.
Le vent a tourné, tu sais. Il a la saveur d’un printemps timide, celui qui n’ose pas encore se poser sur les épaules, mais qui s’annonce dans la lumière dorée de la fin d’après-midi. J’ai vu les premières feuilles pointer, timides elles aussi, et j’ai eu envie de t’écrire.
Je me suis accordé un moment de pause, j’ai feuilleté quelques pages – celles d’un carnet, celles d’un vieux roman. Le temps s’est suspendu, juste assez pour me rappeler combien ces petits instants simples peuvent réparer une journée.
Et toi, comment vas-tu ? As-tu trouvé un moment pour rêver cette semaine ? Un coin de ciel à regarder, un mot doux à chuchoter, un souvenir à caresser ? Je t’envoie un peu de mon calme, une pincée de tendresse et quelques miettes d’inspiration.
Prends soin de toi, douce amie. Que ton week-end soit un refuge, un poème ou une aventure, selon l’humeur du jour.
Je t’embrasse fort,
Madame Pavlova
Cuisiner
À ma chère amie,
Aujourd’hui, j’ai une petite douceur à te glisser entre deux pages : la pâte à tarte. Pas celle qu’on achète en hâte, non, une vraie, faite à la main, du bout des doigts, un matin calme.
300 grammes de farine,
130 grammes de beurre,
une pincée de fleur de sel,
et juste assez d’eau pour que la pâte se tienne — mais garde son fondant.
Et voilà une pâte brisée divine, souple comme un secret bien gardé.
J'ai préparé de petits chaussons. Des bouchées dorées, farcies d’un reste de légumes au curry. Une improvisation d’hier, devenue trésor gourmand d’aujourd’hui.
Pas: il fait soleil, j'en profite pour àaller marcher avec mon chien.
Je t’embrasse,
Madame Pavlova
Un citronnier
À ma chère amie,
J’ai reçu un beau cadeau : un citronnier en pot, aux feuilles brillantes et aux promesses de fruits dorés. Le parfum des fleurs , me transporte dans mon ancien jardin , dans le Sud, où nous vivions avant . Je l’ai installé près de la fenêtre, à l’abri du froid, car tu le sais, ici, le climat n’est pas tendre pour les arbres du soleil.
Pour l’instant, il est dans la maison. Je vais l’observer. J’ai trouve quelques conseils, que je partage avec toi si un jour, toi aussi, tu accueilles un citronnier dans ton salon :
— Il aime la lumière, beaucoup de lumière. Près d’une fenêtre bien exposée, c’est l’idéal.
— Il redoute les courants d’air froids et les changements brusques de température.
— Son terreau doit rester légèrement humide, jamais détrempé : un arrosage modéré, toujours avec de l’eau non calcaire. Ma belle mère me dit qu'en hiver, un demi-verre d'eau par semaine sera suffisant. Je vais la croire, elle a des magnifiques citronniers dans son jardin ... sur la wcote d''Azur ...
— Et pour lui donner un petit coup de pouce, un engrais spécial agrumes tous les mois au printemps et en été fait des merveilles.
On dit qu’il faut de la patience avant qu’un citronnier en pot daigne offrir ses fruits. Mais quelle joie ce sera, le jour où, parmi les feuilles, apparaîtra un petit citron. En attendant, je vais le bichonner. Il tiendra compagnie à mon Kumkat qui est plein de fruits !
Je t’embrasse,
Madame Pavlova
Les jours de la semaine
À ma chère amie…
Les jours de la semaine se suivent comme les maillons d’une chaîne, mais chacun a son caractère, son humeur propre. Je les imagine parfois comme des personnages que l’on croise jour après jour, chacun portant une énergie différente.
Le lundi s’avance toujours en silence, comme un marcheur solitaire au petit matin. Il n’a pas encore la fougue du mardi ni la légèreté du mercredi. Il est plutôt ce moment de bascule, ce premier pas hésitant qui lance l’élan. On l’accuse souvent d’être morose, mais je crois qu’il est surtout pensif, porté vers l’intérieur. Un jour de songes plus que d’actions.
Le mardi, lui, est sans détour. Il tranche et bouscule. Il est ce jour où l’on se sent prêt à affronter ce qui semblait trop grand la veille. J’aime son énergie vive, presque guerrière. C’est un jour franc, sans faux-semblant, qui vous pousse en avant.
Le mercredi arrive toujours avec plus de légèreté. Mi-chemin de la semaine, il danse entre deux rythmes, un pied dans l’effort, l’autre dans le repos à venir. C’est le jour des idées qui se croisent, des projets qui prennent forme, des conversations qui s’étirent. Il me rappelle une pause complice, un souffle qui permet de reprendre son élan.
Le jeudi a la solidité des bâtisseurs. Il avance avec assurance, les manches retroussées, prêt à concrétiser ce qui n’était encore qu’un croquis les jours précédents. Il donne souvent cette impression que les choses se posent enfin, comme si l’ordre naturel reprenait sa place.
Le vendredi est un jour à part. Il porte en lui cette douce impatience des soirées à venir. On travaille encore, mais l’esprit se détend peu à peu. Il y a dans l’air une promesse de retrouvailles, de lumières douces et de conversations qui s’étirent tard dans la nuit.
Le samedi est celui qui s’attarde. Il est ce moment suspendu où l’on prend enfin le temps — ranger, réparer, ou simplement flâner. On le croit rempli de tâches, mais il a ce luxe précieux de l’instant choisi, libre et souple.
Le dimanche est un souffle plus lent. Il porte la lumière tendre du matin qui traîne, le café qu’on boit en rêvassant et les pensées qui vagabondent plus loin que d’habitude. Il est doux et un peu mélancolique, comme un livre que l’on referme à regret, déjà conscient du lundi qui approche.
Et toi, ma chère amie, quel est ton jour préféré ? Es-tu de celles qui aiment la course vive du mardi, ou plutôt les silences profonds du dimanche ?
Belle semaine !
Madame Pavlova
C'est le week end et c'est vacances
À ma chère amie,
C’est relâche aujourd’hui.
Les mots se sont éparpillés comme des feuilles au vent, et je les regarde flotter sans trop chercher à les rattraper. Je crois qu’ils ont besoin de danser un peu, de s’échapper du bureau et des pages bien rangées. Moi aussi.
Je les imagine comme deux vieux complices, bras dessus bras dessous, qui s’invitent à la fête sans prévenir. Ils apportent avec eux des rires un peu trop forts, du café qui refroidit dans les tasses oubliées et des pas traînants sur le parquet. Je les laisse faire, parce qu’ils savent bien ce qu’ils font : ils me rappellent que le temps peut aussi s’étirer et se perdre dans les recoins des choses simples.
Alors je te souhaite, ma chère amie, de suivre leur exemple. De laisser les heures te filer entre les doigts sans les retenir. Amuse-toi bien, comme un enfant qui oublie de compter les minutes. Respire l’air du matin, écoute les bruits du monde sans trop y penser. Il sera bien temps, lundi, de rassembler les mots éparpillés.
D’ici là, amuse-toi et laisse-toi porter.
Avec toute mon amitié,
Madame Pavlova
En création Carnets de Poche
À ma chère amie,
Aujourd’hui, je me laisse emporter dans une quête bien particulière : celle de créer des étiquettes et des ephemera pour ma collection de carnets steampunk.
C’est tout un univers qui s’ouvre devant moi, fait de rouages, de cuivres patinés et de papiers jaunis par le temps. Je me suis plongée dans les films de l’époque victorienne, ces récits où les dames portent de longues robes de velours et où les messieurs dissimulent des secrets dans la doublure de leur redingote.
L’univers de Jules Verne m’accompagne aussi, avec ses machines extraordinaires et ses explorateurs intrépides. J’aime ce temps de création , où les gestes prennent leur juste place, et où l’imagination s’épanouit sans contrainte. Ces instants de lenteur sont précieux, ils permettent aux idées de prendre forme, aux personnages de surgir et aux histoires de se tisser doucement.
Je m’amuse à inventer mon propre monde, où les empreintes sont chargées de mystères et où les papiers semblent porter en eux des fragments de souvenirs oubliés. Chaque étiquette, chaque morceau de papier vieilli devient une porte vers cet univers que j’espère peuplé de magie et d’aventures.
Il me tarde de te montrer ces petits trésors, en espérant qu’ils te feront, toi aussi, voyager dans les méandres de l’imaginaire.
À bientôt,
Madame Pavlova
Le Printemps est la !
Ma chère amie je te cris une deuxième fois , aujourd’hui c’est le Printemps ! Et avec lui , cette envie de sortir, de respirer a plein poumons . Partout les fleurs pointent leurs pétales et l’air sent l’herbe fraîchement réveillée.
Tout semble possible . On a envie de commencer quelques chose , de se lancer dans de nouvelles idées. J’ai ressorti mes papiers avec l’envie de commencer une nouvelle collection.
Et toi que fais-tu tu ce printemps ?
Je t’embrasse
Madame Pavlova
Faire soi même
Ma chère amie,
Je voulais te parler de quelque chose qui me tient à cœur en ce moment : ce retour à la nature qui me fait du bien. J’ai de plus en plus envie de faire les choses moi-même et de m’appuyer sur les circuits courts. C’est plus simple ici, à la campagne. Les fermes ne sont jamais très loin, qu’il s’agisse de vaches ou de chèvres .
Nous avons des poules aussi, pour les œufs. Pas question de les manger, elles font partie du cheptel des animaux de la maison.
Depuis longtemps, les plantes sauvages m’intriguent. Avec le temps, j’ai appris à en reconnaître certaines et à les utiliser : en cuisine, pour des remèdes naturels ou même pour des soins de beauté. C’est fascinant tout ce qu’elles offrent. Que de merveilleuses découvertes j'ai pu faire !
Et toi, est-ce que tu aimes bricoler, cuisiner, créer des choses de tes mains ? J’adore cette sensation d’être plus autonome, plus proche de ce qui est simple et vrai.
En ce moment, c’est la saison des orties qui commence. On les redoute souvent, mais elles sont incroyablement utiles… et délicieuses si on sait les préparer. Demain, je te partagerai quelques recettes faciles et vraiment gourmandes.
Prends soin de toi,
Madame Pavlova
À la radio aujourd'hui
À ma chère amie,
Aujourd’hui, c’est un jour un peu spécial : c’est le jour de notre émission “Qu’est-ce que tu racontes ?” sur www.radiodynamo.org. Si tu veux l’écouter en direct, c’est à 15h sur le 98.4 FM si tu es du côté du Blanc 36, ou bien en ligne dans la rubrique « Qu’est-ce que tu racontes ? » où le podcast sera ensuite disponible.
Le sais-tu , nous sommes une famille de conteurs et de musiciens. Participer à la vie associative de notre nouvelle région, à travers cette émission nous est apparu comme une évidence. On y partage des interviews, des contes et de la musique. Nos récits puisent dans notre répertoire tsigane, tandis que Jean, notre fils, y conte ses propres histoires, tout droit sorties de son univers .
Et puis, il y a ces moments où nous nous laissons emporter par notre fantaisie et inventons ensemble des récits, parfois fous, parfois tendres, mais toujours sincères.
Aujourd’hui, j’ai choisi de te faire voyager dans un tout autre univers : je vais raconter une histoire victorienne teintée de steampunk. Un peu de rouages, un soupçon de mystère et quelques volutes de vapeur… Je suis curieuse de savoir ce que tu en penseras !
J’attends avec impatience tes retours, chère amie.
Bien à toi,
Madame Pavlova
Loi d'attraction
À ma chère amie,
Aujourd’hui, j’aimerais te parler de cette fameuse loi de l’attraction. Tu sais, cette idée selon laquelle nos pensées façonnent notre réalité, comme si l’univers prêtait l’oreille à nos rêves les plus chers.
J'y crois complètement, et j’ai souvent vu des choses se produire qui y ressemblent étrangement.
Je pense à une amie qui rêvait d’ouvrir une boutique de fleurs et de curiosités. Pendant des années, elle en parlait sans cesse : elle décrivait les étagères en bois patiné, l’odeur des bouquets mêlée à celle du vieux papier, les guirlandes de lumières tamisées qu’elle suspendrait au plafond. C’était presque devenu une habitude pour elle, comme si ce rêve faisait déjà partie de sa vie.
Un jour, alors qu’elle se promenait dans son quartier, elle est tombée sur une boutique fermée, avec une petite pancarte : “À louer”. Elle a appelé, et tout c'est enchaîné. Et elle a réalisé son rêve. Elle était persuadée que c’était la loi de l’attraction qui avait agi, que c’est en pensant si fort à son projet que l’univers avait fini par l’exaucer.
Et puis, il y a mon histoire… celle de cette maison qui est aujourd’hui la mienne.
Elle n’était pourtant pas disponible à la vente. Mais pendant cinq mois, chaque soir, je me suis endormie en m’imaginant y vivre. Je voyais chaque détail : la lumière du matin traversant les rideaux, les craquements du parquet sous mes pas, l’odeur du café dans la cuisine. Je me figurais me réveiller dans cette chambre — celle qui est bien la nôtre aujourd’hui — et je me sentais déjà chez moi, comme si cette maison m’enveloppait doucement, même en rêve.
C’était devenu mon rituel du soir, un petit moment secret que je savourais en silence. Je ne savais pas pourquoi je m’accrochais tant à cette image, mais elle revenait chaque soir, avec la même intensité, le même bonheur.
Et puis, un jour, presque comme par miracle, nous avons appris que cette maison allait être mise en vente. Nous n'avons pas hésité.
Alors, est-ce la loi de l’attraction ? Le pouvoir des pensées ? Ou simplement cette étrange façon qu’a parfois la vie de nous guider vers ce qui nous ressemble ?
Moi, je crois que cette loi agit surtout comme une boussole intérieure : quand on nourrit une envie avec assez de constance et de ferveur, tout en avançant pas à pas vers elle, il arrive que les hasards prennent la forme de coïncidences presque magiques.
Et toi, ma chère amie, as-tu déjà vécu ces étranges instants où le destin semble répondre à tes pensées comme un écho ?
Je t’embrasse,
Madame Pavlova
Faire son beurre
Chère amie,
Aujourd’hui, j’ai décidé de me lancer pour réaliser du beurre maison. Rien de plus simple, et quel plaisir de savourer ensuite ce délice fait main !
J’ai utilisé de la crème fraîche de la ferme d’à côté, bien épaisse et onctueuse. Avec une pincée de fleur de sel de Camargue, le tour était joué.
Voici la recette si tu veux essayer :
Beurre maison à la fleur de sel
Ingrédients :
• 50 cl de crème fraîche entière (crue ou pasteurisée, mais bien grasse)
• 1 pincée de fleur de sel (ajustable selon tes goûts)
Préparation :
1. Verse la crème dans un grand bol ou dans le bol de ton batteur.
2. Fouette à vitesse moyenne pendant environ 10 minutes. D’abord, tu obtiendras une chantilly. Continue de battre jusqu’à ce que la crème se sépare en deux parties : d’un côté, une partie solide (le beurre) et de l’autre, un liquide blanchâtre (le babeurre).
3. Récupère le beurre à l’aide d’une spatule et presse-le doucement pour en extraire le maximum de babeurre.
4. Rince ensuite ton beurre à l’eau bien froide pour le débarrasser des dernières traces de babeurre (cela lui permettra de mieux se conserver).
5. Enfin, ajoute la fleur de sel et mélange délicatement.
Et voilà, ton beurre est prêt !
Nous le dégusterons demain matin, généreusement tartiné sur des tranches de pain maison, préparé avec mon levain. Un vrai festin simple et authentique, parfait pour commencer la journée avec le sourire.
À bientôt pour de nouvelles aventures gourmandes !
Belle semaine .
Madame Pavlova
Neige de Mars
Ma chère amie
Ce matin, en ouvrant les volets, j’ai eu la surprise de découvrir la neige. Une fine pellicule blanche, posée délicatement sur les toits, les branches, le jardin....comme une caresse légère déposée dans la nuit. C’était la toute première neige depuis que nous avons posé nos valises ici, dans la Brenne, il y a cinq ans.
J’ai ressenti cette étrange émotion que seule la neige sait réveiller : un mélange de surprise et de nostalgie, ce goût d’enfance qui ressurgit avec elle. Cette impression que le monde a effacé ses contours pour ne garder qu’une page blanche, silencieuse et paisible.
Je n’ai pas résisté à l’envie de sortir. Vêtue de mon manteau, j’ai pris le chemin qui mène à l’étang, profitant du calme du matin. Les chats, surpris mais plus téméraires que je ne l’aurais cru, sautaient et jouaient, bondissant comme de petits lutins facétieux. Mon chien, plus sage, avançait d’un pas tranquille, posant soigneusement ses pattes dans la neige.
Tout autour de moi, le hameau semblait figé dans une illustration ancienne. Chaque haie, chaque arbre était saupoudré de blanc. Je me suis arrêtée un instant, respirant cette étrange douceur qui flottait dans l’air, ce silence feutré qui donne l’impression d’entrer dans un autre temps.
En rentrant, j’ai pris le temps de contempler une dernière fois ce paysage éphémère. Comme si cette matinée avait déposé quelque chose en moi : un petit éclat de bonheur simple, un fragment d’enfance retrouvé.
Je vous écris le cœur léger, les joues encore fraîches et l’âme réchauffée.
Prenez soin de vous,
Madame Pavlova
Lettre des Giboulees
Chère amie,
Aujourd’hui, je t’écris sous les caprices du ciel. Les giboulées de mars frappent aux carreaux avec cette humeur changeante qui n’appartient qu’à elles. Ce matin, il y a même eu une averse de neige, comme si l’hiver refusait de tirer sa révérence. Les rayons du soleil ont bien du mal à percer les nuages, hésitants et timides, mais on devine qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot.
Pourtant, ce week-end, je me suis promis de ne pas laisser la météo décider. J’ai envie de m’offrir une ultime pause cocooning, comme une parenthèse douillette avant que le printemps, avec son souffle tiède et ses promesses de renouveau, ne vienne nous bousculer doucement.
Les fleurs au jardin , jonquilles et Jacynthes, ne mentent pas : quelques timides éclats de couleur pointent déjà sous les feuilles mortes. Elles sont comme de petits éclaireurs annonçant le retour des jours plus doux.
Alors, je vais allumer une bougie, me blottir sous un plaid et savourer une infusion de sauge ou de romarin. Ces plantes-là sont de fidèles compagnes. La sauge, avec ses arômes profonds, apaise l’esprit et réchauffe le corps ; on dit même qu’elle éloigne les pensées sombres. Quant au romarin, il réveille la mémoire et redonne de l’élan, comme s’il soufflait doucement sur les braises de notre énergie endormie.
Peut-être que toi aussi, tu prendras le temps de savourer cette transition, ce moment suspendu entre le froid qui s’attarde et la lumière qui s’impose. Prends soin de toi et laisse ces simples gestes t’envelopper de douceur.
Madame Pavlova