Blog " A ma Chère Amie "
Limonade de sureau
À ma chère amie,
Les sureaux sont en fleurs.
Le grand, le vrai, le généreux : le sureau à baies noires. Celui qui pousse comme un arbre, discret et patient, toujours près des chemins oubliés ou des vieux murs que le temps effrite. Il embaume l’air de promesses sucrées.
J’ai commencé par la limonade.
Viendront ensuite le sirop, la pana cota, le vin mais chaque chose en son temps. Je t’écrirai les recettes au fil des jours, comme on cueille, doucement, les instants.
Limonde de fleurs de sureau – pour 3 litres
Ingrédients :
– 10 grandes ombelles bien fleuries de sureau noir (Sambucus nigra)
– 3 litres d’eau
– 400 g de sucre blond (ou un peu plus si tu aimes doux)
– 1 citron bio (zeste + jus)
Préparation :
Cueille les fleurs par temps sec, de préférence le matin. Secoue-les doucement pour faire partir les insectes, sans les laver, car c’est le pollen qui donne l’arôme.
Dans une grande bonbonne ou un bocal, verse l’eau, le sucre, le zeste et le jus du citron. Mélange bien.
Ajoute les fleurs, entières ou grossièrement égrainées. Attention à ne pas mètre trom du vert des tiges, ça donnerai de l'amertune.
Couvre d’un linge, laisse à température ambiante. Remue une fois par jour avec une cuillère en bois.
Au bout de 3 à 5 jours, une petite mousse légère devrait apparaître en surface. C’est le signe que la fermentation commence.
Filtre, mets en bouteille (attention à bien laisser un peu d’espace), ferme hermétiquement , avec un bouchon à pression pour contenir les bulles.
Laisse reposer une petite semaine ou 2 -3 mois.
C'est le champagne des fées ... très peu alcoolisé. Surtout au début de la fermentation. Les enfants adorent.
Je t’écrirai bientôt la recette du sirop.
Que le printemps t’enveloppe de douceur,
Et que les sureaux fleurissent aussi chez toi.
Pavlova
Muguet et Beltane
À ma chère amie,
Ce matin, je me suis réveillée avec une envie de lumière.
C’est Beltane aujourd’hui et le 01 Mai pour souhaiter le Bonheur.
Une journée pour célébrer ce qui s’éveille, pour faire de la place, pour dire oui à ce qui grandit.
Alors j’ai allumé une bougie, tout doucement, en murmurant une promesse. Rien de grandiose. Juste une graine. Un projet que je laisse s’épanouir à son rythme.
J’ai ouvert grand les fenêtres.. J’ai laissé entrer le vent, le soleil, les chants d’oiseaux.
J’ai cueilli quelques brins de muguet du jardin, à peine éclos. J,ai fait un joli bouquet que j'ai posé sur la table.
J’ai pris un moment pour moi, pour écrire une page, une pensée, un rêve.
Beltane, ce n’est pas seulement une fête ancienne. C’est un passage.
Un feu doux qui dit : vas-y.
Un sourire dans le miroir.
Un appel à vivre plus vrai.
Et toi, ma chère amie, que voudrais-tu éclairer aujourd’hui ?
Quel feu veux-tu nourrir, tout doucement ?
Je t’embrasse à travers les pétales et la flamme
Pavlova
Beltane
À ma chère amie,
Ce soir, c’est Beltane.
Une belle fête s’annonce, comme une brassée de fleurs qu’on aurait jetée au ciel.
Il y aura des amis, des éclats de voix, de la lumière sur les joues, des guirlandes accrochées un peu de travers, comme des rêves qui tiennent bon malgré le vent.
Il y aura des rires, du feu, des silences doux, et ce sentiment rare d’être exactement à notre place.
On célèbre ,
La vie, l’élan, l’instant.
On danse, on joue de la musique, on mange avec les doigts, on parle avec les yeux.
Et sous la surface, sans rien dire, on remercie. Pour les fleurs, pour les feux, pour ce qui renaît.
Je pense à toi, à ce que tu aurais glissé dans la fête : une chanson, une histoire, un regard complice.
J’allumerai une bougie pour toi.
Une toute simple, posée là, pour rappeler que même loin, on fait cercle ensemble.
Beltane est là.
Et tout devient possible.
Avec tendresse,
Pavlova
Promenade contée musicale
Ma chère amie,
Depuis quelque temps, une envie nouvelle grandit en moi : celle de créer un spectacle qui marche au rythme du vent et des pas.
Non plus sur une scène, enfermée dans un cadre, mais dehors, en pleine nature, là où les histoires peuvent respirer librement.
Nous préparons une promenade contée musicale.
Un chemin partagé, où les récits naîtraient entre deux herbes, entre deux souffles de musique, entre deux silences.
À chaque halte, il y aurait une rencontre.
Peut-être celle d’un vieux berger qui allume un feu minuscule pour préparer une infusion contre les longues veilles…
Peut-être celle d’une enfant insouciante courant sur les falaises, son cerf-volant troué défiant le vent d’Ouest…
Ou encore, celle d’une femme aux mains tatouées d’étoiles, assise au bord d’un désert sans nom, qui nous apprendrait à attendre .
Rien ne sera forcé.
Les contes viendront se déposer doucement dans l’air, portés par la musique envoûtante de Peppo, mêlée aux chants du vent, aux cris des oiseaux, aux froissements du chemin sous nos pas.
À la fin, il y aura un temps simple, un goût sur la langue, une gorgée de lumière, pour prolonger ce voyage invisible que chacun aura fait en soi-même.
Je ne peux pas encore te dire tout ce que nous entendrons…
Le vent lui-même n’a pas tout révélé.
Mais si un jour l’envie te prend de venir marcher, écouter, rêver avec nous,
je serais heureuse de t’accueillir, là, sur le fil du vent.
Avec tendresse,
Pavlova
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Écriture
À ma chère amie,
Je t’écris aujourd’hui depuis mon petit coin de travail, où les heures glissent entre les mots et le silence.
Tu sais, j’accorde beaucoup d’importance à la routine pour écrire : pour moi, c’est au moins deux heures par jour.( Jusqu'à la journée entière et une partie de la nuit). Pas toujours facile, mais nécessaire. Ces deux heures minimum, sont devenues un rendez-vous sacré avec moi-même. Comme un jardin secret qu’on entretient patiemment, même les jours de pluie, de soleil, d'orages ...
J’écris cette lettre suite à un moment particulier : un ami est à la maison. Depuis des années, il porte en lui l’envie d’écrire. Une envie profonde, mais qu’il n’a pas encore osé écouter pleinement.
Nous avons beaucoup parlé. Commencer n’est jamais simple. Il faut à la fois se lancer sans attendre d’être prêt, et accepter d’avancer maladroitement au début.
Je lui ai soufflé quelques conseils simples, que je partage aussi avec toi, au cas où tu en aurais besoin un jour :
Écrire un peu chaque jour, même un paragraphe. Le mouvement appelle le mouvement. Créer un espace dédié. Une table, une chaise, un carnet. ( mon chéri m'a offert un ordinateur )
Se donner un rendez-vous. Peu importe l’heure.
Accepter d’écrire mal, pour mieux écrire ensuite. La peur de mal faire est une ennemie rusée. Il faut l’ignorer doucement.
Lire, lire, lire. Les mots nourrissent les mots.
Et surtout, croire que ce qu’on porte en soi mérite d’être dit. Parce que c’est vrai.
Je crois que l’écriture est moins une affaire de talent que de patience, d’attention, et d’une infinie tendresse envers nos propres tentatives.
Je referme ici cette lettre, chère amie, pour aller retrouver mon jardin d’encre, mon heure fidèle, mon petit chemin quotidien.
Et toi, dis-moi : quel serait ton premier mot, si tu ouvrais ton ecriture aujourd’hui ?
Avec toute mon amitié,
Pavlova
Voyage de nuit
À ma chère amie,
Les jours ont filé sans que je les voie passer.
Nous revenons à peine de quelques jours passés dans le Sud, riches de rires et de tendresse, après avoir retrouvé ma sœur chérie. Je t'en ai parlé dès la précédente lettre.
Nous sommes rentrés chez nous dans la fraîcheur de la nuit, avec une ruche pleine d’abeilles à l’arrière de la voiture… Départ à 20h30, arrivée à 4h30. Juste avant le lever du jour' avant que les abeilles s’éveillent. Il ne fallait pas arriver plus tard. C’était une drôle de mission, mais aussi une sorte de promesse tenue à nous-mêmes : garder un peu de cette folie douce qui nous a toujours plu. Ce genre de trajet un peu fou que nous aimions tant, il y a encore quelques années. Preuve que tout cela n’est pas fini.
Le lendemain, la maison s’est remplie de rires. Neveux et nièces sont venus nous rendre visite. C’était juste parfait. Pas d’autre envie que celle d’être ensemble, autour d’un repas mexicain préparé par ma belle-fille et mon fils, et de savourer le moment, sans penser au reste.
Il y a parfois des jours où tout se pose à sa juste place. Où l’on se dit : nous sommes là, et c’est assez. Nous avons encore en nous l’élan des grands départs et l’enthousiasme des retours.
Je t’embrasse tendrement,
Pavlova
ps : le petit rucher de la maison . Il y a encore 2 ruches plus loin ... ça bourdonne, ça sent bon la cire ...
Ma Sœur
À ma chère amie,
Aujourd’hui, j’ai retrouvé ma sœur. Cela faisait des mois que nous ne nous étions pas vues. À peine quelques appels volés entre deux obligations, des nouvelles en coup de vent… Et pourtant, nous nous adorons. Nous nous entendons tres bien. Mais tu sais, parfois la vie s’en mêle — surtout quand les parents s’en vont. Il n’y a plus ce point de rencontre naturel : les anniversaires, les fêtes, les dimanches en famille. Ce sont des repères qui s’effacent, et avec eux, la régularité de nos liens.
Et pourtant, quelle joie de se retrouver !
C’est fou comme le temps n’a pas de prise sur nos relations de sœurs. Après avoir échangé les nouvelles des enfants, des petits-enfants, des petits tracas, nous nous sommes retrouvées comme autrefois. Deux gamines, deux complices. On a tellement parlé qu’on en a oublié de manger — pourtant, elle avait préparé des blinis et du tarama, un vrai petit festin ! Mais les mots nous nourrissaient plus que tout.
Et toi, dis-moi, as-tu une sœur ? Ou quelqu’un que tu considères comme tel ?
Je t’embrasse tendrement,
Pavlova
ps: c'est la photo depuis le balcon de l'appartement de ma sœur. C'est beau, la mer juste en face ...
Voyage express
À ma chère amie,
Je t’écris en vitesse,
je pars demain à l’aube, et tout n’est pas encore prêt…
Mais je ne voulais pas partir sans t’écrire quelques lignes.
Un petit sac m’attend, pas encore fermé :
deux robes qui flottent au vent, un châle pour les soirs qui tombent,
et mon fidèle carnet de poche.
Je descends dans le Sud pour trois jours.
Trois petits jours pour embrasser les enfants, les petits-fils,
goûter à leurs rires, à leurs histoires,
et faire une vraie pause dans l’écriture du roman.
J’en ai besoin.
Pas pour m’éloigner de l’histoire. elle reste là au fond de mon cœur.
mais pour lui laisser de l’espace, un silence fécond,
Peut-être qu’un coup de mistral m’éclaircira les idées,
ou qu’une baignade me ramènera doucement à moi.
Peut-être aussi que je ne penserai à rien,
et ce sera parfait ainsi.
Je t’écrirai à mon retour, c’est promis.
D’ici là, je t’embrasse,
avec le cœur déjà sur la route.
Pavlova
Joyeuses Pâques
À ma chère amie,
Je suis depuis quelques jours en famille,
Quelques jours à respirer le parfum ancien des souvenirs —
ceux qui reviennent sans qu’on les appelle,
ceux qui ont le goût d’une enfance que le temps n’a pas tout à fait emportée.
C’était il y a longtemps, mais tout semble encore là,
posé dans l’air tiède comme un ruban oublié :
les glycines si douces qui s’accrochaient aux murs,
l’ail des ours ramassé le matin, qui embaumait la cuisine de sa promesse verte,
les œufs trempés dans les teintures naturelles, alignés sur le bord de la fenêtre,
et les retours de la Messe, les pas ralentis, les voix encore pleines d’échos sacrés.
Je revois la chasse aux œufs dans le jardin de mes grands-parents.
Le panier en osier dans mes petites mains,
les recoins familiers que je fouillais avec l’élan joyeux de l’enfance,
et leurs rires, si présents, presence discrète dans les feuillages.
On ne savait pas encore que ces moments deviendraient des trésors.
On les vivait simplement,
dans la lumière d’avril,
sous les promesses du printemps.
Aujourd’hui, je les retrouve autrement —
dans les gestes répétés, les saveurs partagées,
et dans ce cœur battant de mémoire qui palpite sous les jours présents.
Je te souhaite de joyeuses fêtes de Pâques,
pleines d’amour, de douceur, et peut-être, d’un brin de souvenir retrouvé.
Avec toute mon affection
Pavlova
Bon sommeil
À ma chère amie…
Si tu me demandes ce que c’est que bien dormir.
Je pourrais te répondre simplement : c’est fermer les yeux et se laisser tomber dans l’oubli, dans le silence. Mais tu me connais, je ne suis pas très douée pour les réponses simples.
Pour moi, bien dormir, c’est d’abord s’autoriser à poser le jour. C’est déposer les pensées trop pleines sur le bord du lit. C’est dire : « Ça suffit pour aujourd’hui. »
C’est aussi un rituel secret. Moi, je dors bien. Je dors avec le chat qui ronronne doucement, roulé contre mes jambes comme un petit moteur de tendresse. Je dors avec mon amoureux qui m’embrasse sans s’en rendre compte, à demi-endormi, comme une promesse que la nuit sera douce.
Je dors dans une maison tranquille, bercée par le soupir du monde qui ralentit. Je dors parce que j’ai appris à ne plus me battre contre les heures, à ne plus courir après le sommeil comme on court après le temps.
Mais je sais que ce n’est pas donné à tout le monde. Alors si toi, ma chère amie, tu tournes en rond la nuit, si les heures s’étirent et que tes pensées s’accrochent aux murs… je te souhaite des draps comme une étreinte, des rêves qui t’invitent, et un matin sans fatigue.
Et surtout, je te souhaite de dormir comme on aime : profondément, paisiblement, et sans peur.
Tendrement,
Pavlova
Pause cafe
À ma chère amie,
Aujourd’hui, comme tous les jours , j’ai savouré mon petit café après le repas. C’est devenu bien plus qu’une simple habitude : c’est une respiration. Une vraie pause à moi, douce, silencieuse, essentielle. Je suis la seule à en boire ici. Alors ce moment, c’est comme une parenthèse secrète, hors du bruit, hors du monde.
Quand mes belles-filles sont à la maison, c’est une autre joie : on partage ce petit café en bar ardent joyeusement. Mais les jours ordinaires, c’est seule que je le prends. Et dans cette solitude tranquille, il y a une forme de paix. Une reconnexion à moi-même.
Je m’y installe avec lenteur. Je laisse le silence s’installer. Je réfléchis. Je note ce qui me traverse, parfois des idées floues, parfois des certitudes. Je feuillette un magazine, je lis quelques pages. Et souvent, je m’offre un carré de chocolat ou un biscuit. Un petit geste de douceur, comme un clin d’œil à l’enfant en moi.
Cette pause, c’est un soin invisible. Elle me permet de me recentrer, de souffler. Elle apaise le tourbillon intérieur. Elle me remet à l’endroit. C’est un ancrage pour mon mental, un espace de liberté discrète. Sans elle, ma journée n’aurait pas la même saveur.
Et toi, dis-moi, as-tu toi aussi un moment rien qu’à toi ? Une pause qui t’appartient, qui te recentre, qui te fait du bien ?
Avec tendresse
Pavlova
Le carnet pour une Doula
À ma chère amie,
Aujourd’hui, j’ai envie de t’écrire le cœur en emoi, comme après une belle nouvelle.
J’ai reçu une commande particulière. Une de celles qui touchent doucement, profondément.
C’est une Doula qui m’a écrit.
Tu sais, ces femmes qui ne soignent pas avec des médicaments, mais avec la présence.
Ces femmes qui marchent aux côtés des mères, juste à côté, jamais devant, jamais derrière.
Une doula, c’est un souffle calme dans le tumulte, une main posée sur l’épaule au bon moment.
Elle écoute. Elle rassure. Elle accueille les larmes comme les rires, les doutes comme les élans.
Elle connaît les saisons intimes de la grossesse, les silences d’avant l’accouchement, les peurs secrètes, la force qu’on ne soupçonnait pas.
Elle est là pour entourer — et c’est un mot que j’aime, tu le sais.
Elle m’a demandé un carnet.
Un carnet tout doux, aux teintes pastels, pour accueillir les pas d’une future maman.
Pour qu'elle puisse écrire, déposer, dire… Ne pas oublier lier les accompagnements et aussi L'attente, les changements, les rêves, les peurs.
L’arrivée de l’enfant comme un lever de lune, lente, silencieuse, bouleversante.
Un carnet comme un nid de papier.
Alors je vais coudre les pages comme on tisse un cocon.
Choisir des couleurs qui apaisent, qui murmurent.
Et tout le long, je penseraus à cette doula, aux naissances, à la vie.
À celles qui veillent sans bruit, aux anges discrets des naissances, aux passeuses de seuils.
C’est beau, tu ne trouves pas ce métier là ?
Je crois qu’il y a mille façons de prendre soin du monde. La leur est précieuse.
Je t’embrasse tendrement
Pavlova
Un Dimanche
À ma chère amie,
Ce matin, nous étions avec les enfants — grands maintenant, mariés, heureux — et nous étions bien , avec cette légèreté tranquille que j’aime tant. Nous sommes allés ensemble au marché aux puces, juste à côté de la maison.
Il y avait cette ambiance chaleureuse, de village. On a retrouvé des amis, et les amis de nos enfants. Nous avons devoile nos trouvailles comme des trésors, nous avions échangé les bonnes adresses de stands, pour les plantes ou les objets rouillés qui embellissent les jardins.
Je n’ai pas cherché longtemps. J'ai repéré tout de suite un vieux bloc éphéméride Yvon, de ces petites merveilles en papier fatigué, et les images patinées par le temps — exactement comme je les aime. Il attend déjà sa place dans l’un de mes Carnets de poche.
Et puis deux livres de les collections "bibliothèque Verte et Rose"que tu sais que je les collectionne doucement, comme on cueille des souvenirs.
En rentrant, le pain avait fini de lever. Nous l’avons mis au four. Il a embaumé la maison pendant que nous préparions le repas, avec toujours l'ambiance par joyeuse d'etre ensemble.
Et là, je m’apprête à marcher jusqu’aux lilas. Ils sont en fleurs, généreux, et j’ai envie d’en cueillir des brassées pour parfumer la maison.
Je voulais t’écrire tout de suite.
Te confier ce petit moment de douceur, comme un bouquet de lilas posé sur ton cœur.
Tendrement,
Pavlova
La maison de vacances
À ma chère amie,
Je suis dans la vieille maison de vacances, maison des souvenirs .
Un détail, une lumière, une odeur de pain chaud, et tout à coup, les grands-parents sont là.
Leurs gestes. Leurs voix à demi oubliées. Leurs recettes griffonnées à l’encre pâlie.
Une boîte en fer cabossée contenant un trésor modeste : quelques boutons, un ruban, une photo au bord rongé. Celle ci je la garde, elle sera glissée dans Un carnet de poche.
Chaque pièce murmure une histoire ancienne : un été trop chaud, une dispute oubliée, un gâteau renversé sur le carrelage…
Les voix d’hier résonnent doucement à côté de celles d’aujourd’hui.
On ouvre un placard et l’on tombe sur la vieille nappe à fleurs, celle qui servait pour les grandes tablées, les anniversaires, les goûters d’enfants.
Et dans un tiroir, un moule à madeleines tordu, un vieux flacon d’extrait d’amande, un torchon brodé par une main aujourd’hui absente.
Je regarde le jardin, et je revois les enfants courir, insouciants. Je sais que quelque chose s'est transmis sans parole.
Juste par l'amour.
Juste par la magie du lieu.
Par la chaleur du lien.
Comme si la maison elle-même continuait le travail de mémoire et d’amour.
Alors on prépare un repas avec ce qu’il y a dans les réserves, on court à la boulangerie. On fait le détour par la ferme pour acheter le lait et le fromage
On ajoute une pincée d’enfance.
Et le miracle recommence.
Je pense à toi,
à toutes les maisons que tu portes en toi,
à ces lieux pleins d’âmes où l’on se sent plus vivant.
Tendrement,
Madame Pavlova

